Too much Metal for one hand Paris

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Galerie Olivier Robert (Paris)

05.09.2016 - 10.08.2016

Des images qui tapent.

Alors qu’un flux croissant d’images envahit nos regards à travers des écrans multiples, les clichés photographiques se confondent, absorbés par un bruit de fond où flottent des fragments iconiques. Armée de l’esthétique de l’excès, Maya Rochat recherche des stratégies libidinales aptes à contrecarrer la surabondance de représentations. Il s’agit de dépasser les limites d’un médium désormais trop silencieux. L’artiste s’abreuve ainsi aux sources sulfureuses d’une culture métal pourvoyeuse d’un dépassement de toute limite.

Sous la devise Too much metal for one hand, Maya Rochat recherche une saturation sensorielle inspirée par les expériences physiquement déroutantes du moshpit, du circlepit, du wall of death. C’est la photographie qui devient performance en se réappropriant d’une vitalité sacrifiée lors du passage à la reproduction mécanique. Mödley Crue et Cannibal Corpse sont appréhendés comme œuvres totales, des Gesamtkunstwerk, aptes à percer les brumes d’une réalité augmentées hyperconnectée. Mais c’est surtout la grande vague du glam metal qui nourrie l’imagerie de Maya Rochat. Véritable déflagration étincelante, surgie au cours des 80’s de la Sunset Strip de L.A., ayant transformé l’excès «heavy » en produit de masse. Dans Too Much Metal for One Hand, paillettes et make-up flamboyant, s’entrelacent parmi les teintes sombres surgissant de la porosité organique des patterns.

Maya Rochat associe à une technophilie propre à la génération post Internet, un attrait pour la confrontation directe aux matières. Cette présence récurrente des traces du processus de production, incarné par la main même de l’artiste, témoignent du caractère artefact de l’image. Défonces numériques, coups de spray, scanner, film, peinture, se succèdent sur les surfaces photographiques, plusieurs fois décomposée et rephotographiés. Autant de stratégies visant à faire basculer le cliché dans une multitude d’images stratifiées et insaisissables. Lors des procédés de manipulation et de destruction, les clichées sont transférés et recomposé dans différents formats, vidéo, installation, publication. La répétition sérielle se transforme ainsi en migration rhizomique.

Le travail de Maya Rochat forme un vaste réseau d’images entremêlées dont l’énergie dérange nos codes ordinaires d’interprétation et de perception. Il en dérive une expérience visuelle immersive, à la limite de l’abstraction, où les clichés imprimés sur de multiples supports ou projetées dans l’espace pogottent dans la marge du medium photographique.

text by Sebastien Peter

Artworks

Too much Metal for one hand (matrix) (2015)

80 x 100 cm, Dodeka inkjet print on mat paper, framed
Unique
private coll.

Let’s talk about art (2015)

55 x 78 cm, jet d’encre sur papier métallisé, on alu dibond
Unique

me first mutant (Burnt) (2016)

80 x 100 cm,inkjet on silver paper, on cut and burnt aluminium, metal work, with inkjet on mat printed wallpaper, framed.
Made in collaboration with Thomas Niemann for Palais de Tokyo.
Unique